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Tout naît de la rencontre entre la lumière et une matière, le laiton. L'un sublime l'autre; et l'autre répond. Le laiton est un métal qui oscille entre précieux et pauvre. Je suis attirée par ses reflets, ses imperfections, parfois même par ses traînées sombres qui viennent perturber la monotonie du métal lisse. 
Dans mon travail, le laiton est omniprésent, il enrobe les milliers d'attaches parisiennes qui composent chacune de mes oeuvres. 

L'attache parisienne est un objet fascinant. Presque banale, pourtant sublime. Ronde et lisse, tranchante. Docile mais insoumise, souple mais solide. C'est un objet extrêmement vivant, qui ne demande qu'à surprendre. Et lorsqu'elles s'accumulent, lorsque la répétition du même - jusqu'à saturation, et la superposition de ses tiges dessinent et sculptent, c'est presque un spectacle d'art vivant qui apparaît; la feuille de papier est la scène, les attaches sont les acteurs. Il suffit de poser la lumière sur eux pour que le spectacle commence. 

Je m'étonne à chaque fois des multiples visages que ce tout petit corps mécanique prend. Des possibilités infinies qu'il offre pour créer un nouveau spectacle. Le résultat est à l'image de l'objet, en mouvement perpétuel, oscillant entre le stricte et l'excentrique, entre l'ordre et la pagaille. Un tiraillement permanent qui se nourrit d'émotions contrastées et vives. 

crédit photo : oeuvres mises en scène photographiées par la Galerie Amélie Maison d’art